Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
444 voix pour et pas une contre. Les députés russes sont tous d’accord sur une chose : les couples ayant une orientation sexuelle « non-traditionnelle », pour reprendre le terme désormais en vogue à la Douma, ne doivent pas pouvoir éduquer des orphelins russes. Et pour éviter tout malentendu, les parlementaires ont décidé d'étendre l'interdiction aux célibataires des pays ayant légalisé le mariage gay, comme c'est le cas en France.
La liste des parents potentiels pour les orphelins russes, qui seraient plus de 100 000 selon les données officielles, se réduit donc un peu plus. Depuis le début de l’année, les familles américaines n’ont plus le droit d’adopter en Russie. Les députés ont en effet pris une loi en ce sens, en réponse à la liste Magnitski, une loi américaine qui prévoit des sanctions envers des responsables russes impliqués dans la mort en prison en 2009 de cet avocat fiscaliste de 37 ans.
Craintes de montée de l'homophobie en Russie
Selon les autorités russes, l’an dernier, sur plus de 2 500 enfants adoptés par des étrangers, un enfant sur trois est parti vivre dans un pays où le mariage gay a été légalisé, notamment dans des familles monoparentales.
C’est la deuxième fois en moins de dix jours que la Douma examine des amendements liés à la question de l’homosexualité. La semaine dernière, elle a adopté une loi punissant tout acte de « propagande » homosexuelle devant mineur. Un texte jugé discriminatoire par les associations de défense des droits de l’homme, qui redoutent la montée de sentiments homophobes dans le pays.