La Russie adopte une loi contre la «propagande homosexuelle»

La Russie a adopté, mardi 11 juin, une loi punissant la « propagande » homosexuelle. Ce texte a été confirmé en troisième et dernière lecture par 436 députés, un seul s'abstenant. Cette loi prévoit de lourdes amendes pour tout acte « pro-homosexuel » dont serait témoins des mineurs.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

Les députés russes ont adopté ce mardi un projet de loi controversé qui punit tout acte de « propagande » homosexuelle devant mineur. Amendes, fermetures de sites Internet ou de médias, voire même détention et expulsion du pays pour des étrangers qui viendraient apporter leur soutien aux manifestations gays : le texte vise à défendre les enfants de toute publicité destinée à nier « les valeurs familiales ». Détracteurs et défenseurs de la loi se sont fait face devant la Douma.

Ultra-orthodoxes

Les militants ultra-orthodoxes sont venus avec du renfort : des dizaines de jeunes hommes, la plupart en tenue de sport, se sont massés devant l’entrée du Parlement russe, visiblement prêts à en découdre avec les militants homosexuels.

Grande barbe grise, pantalon et t-shirt noir flanqué du slogan « l’orthodoxie ou la mort », Georgui dirige les opérations : « Les citoyens doivent aider la police à arrêter cette propagande », explique-t-il. « Le fait de donner des droits aux homosexuels, cela conduit à réaliser d'autres pas : en Europe, par exemple, on a d'abord adopté la loi de défense des homosexuels, et maintenant on va prendre des lois pour défendre les pédophiles. »

Une poignée de militants homosexuels parvient à se glisser devant la deuxième entrée de la Douma où affluent aussitôt leurs opposants et les forces de police. « Tous les meurtres de gays qui se produisent dans ce pays seront sur la conscience des députés, s'exclamaient-ils. Ils inculquent aux gens que la haine et la violence. Il existe des citoyens de seconde zone que l'on peut exterminer sans être inquiété. »

Violences contre des militants homosexuels

Rapidement, des œufs et des préservatifs remplis d’excréments sont envoyés sur le petit groupe de militants. Les esprits s’échauffent une bagarre éclate : « Moscou n’est pas sodome », crie la foule. « Moscou n’est pas l’Iran », rétorquent les défenseurs de la cause homosexuelle.

La police finit par embarquer la vingtaine de militants gays dans un fourgon cellulaire, sous les applaudissements de leurs opposants.

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