A l’appel du principal syndicat, les Portugais ont manifesté contre l’austérité

Métro en grève, entreprises à l'arrêt, assemblées et meetings : la CGTP, le principal syndicat portugais, organisait jeudi 30 mai une journée de protestation contre l’austérité.

Avec notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy

Pour la première fois, le jour de la Fête dieu n’est pas férié au Portugal. Le gouvernement a décidé de supprimer quatre jours fériés, deux religieux et deux laïcs, par an, au moins jusqu’en 2017, pour améliorer la productivité du pays. La CGTP a donc choisi ce jour pour mobiliser ses adhérents. Débrayages, meetings, concentrations en différents endroits de Lisbonne se sont enchainés. Le métro de la capitale est complètement arrêté pour 24 heures.

La CGTP cherche surtout à prendre la mesure de l’intérêt des travailleurs pour une grève générale. Cette question est actuellement débattue entre la CGTP et l’UGT, l’Union générale des travailleurs. Les deux sœurs ennemies de la lutte syndicale ont rapproché leurs points de vue, fait plutôt inédit.

Pour l’instant un accord de principe est établi sur une grève générale de la fonction publique dont la date sera bientôt fixée. Ce 30 mai désormais non férié prend une allure symbolique alors que le climat social et économique s’est encore dégradé.

Le chômage atteint 17,7% de la population active, et la récession, selon l’OCDE, devrait s’aggraver, moins 2,7% contre 2,3% annoncé précédemment. L’Organisation de coopération et développement contrarie les prévisions du gouvernement qui commence a reconnaitre du bout des lèvres quelques erreurs. A Lisbonne, l’éventualité d’un second plan de sauvetage n’est déjà plus un tabou.
 

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