Avec notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux
La première chose que l'on voit, de loin, c'est un immense escarpin verni rose vif planté dans la cour devant un bâtiment en préfabriqué également rose de la porte jusqu'au toit. Barbie a déposé là ses valises et son impressionnante garde-robe pour cinq mois, dans le cadre d'une opération purement commerciale et contestée.
Les petites filles peuvent confectionner des gâteaux virtuels, admirer bijoux et chaussures de Barbie et s'allonger dans le gigantesque lit à baldaquin de la chambre à coucher. Mandy, cinq ans, est venue avec sa grand-mère Hannelore :
« A la maison, elle a aussi une maison de Barbie avec laquelle elle joue beaucoup. Alors on s'est dit : on va aller voir ça. Ce qu'elle a préféré c'était confectionner des gâteaux dans la cuisine. Elle a trouvé ça très drôle. Mais elle a aussi aimé la cariole. Tout lui plaît, elle est totalement heureuse. Elle veut aller partout. Pourquoi il y a eu toutes ces critiques ? Je ne comprends pas.
Les enfants aiment Barbie depuis des années, c'est une super idée ».
De fait, les critiques vont bon train. Pour 22 euros - le prix d'entrée pour un enfant, karaoké, défilé de mode virtuel et maquillage compris -, les fillettes ont le choix entre devenir popstar ou top model, s'énerve les opposants. En clair, Barbie véhiculerait une image trop traditionnelle de la femme. Et une image faussée : les mensurations de cette poupée de 30 centimètres aux jambes trois fois plus longues que le tronc sont tout simplement irréalistes, disent-il, et Barbie est accusée d'encourager l'anorexie.