Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Plus d’un million d’euros : c’est la somme que Vladimir Goloubkov aurait exigé du représentant d'une société commerciale, qui voulait obtenir une restructuration de son crédit. C'est lui qui aurait alerté la police. Selon les médias russes, il pourrait s'agir du directeur d'une concession automobile de luxe, Alexandre Krouglov, mais la Rosbank affirme n'avoir aucun Krouglov dans ses clients.
Selon le comité d’enquête, l’arrangement s’était fait par l’intermédiaire de Tamara Polianitsyna, la vice-présidente de la Rosbank. Les deux dirigeants ont été arrêtés au moment où ils s’apprêtaient à toucher la dernière tranche du pot de vin, soit quelque 123 000 euros.
Ils risquent désormais jusqu’à 7 ans de prison. Un tribunal doit se prononcer rapidement sur leur placement en détention en attendant le procès.
Cette affaire provoque beaucoup d'interrogations : Goloubkov aurait il été piégé, mis sous pression ? Est-il la victime de conflits internes entre managers français et russes ? Toutes ces versions circulent.
Et les dernières déclarations du milliardaire Mikhail Prokhorov ne viennent qu’ajouter de la confusion. Le candidat à la dernière présidentielle déclare avoir envoyé une lettre aux organes compétents demandant de ne pas placer le patron de la Rosbank en détention provisoire : « Je le connais très bien », écrit Prokhorov, qui se dit persuadé que cet homme qu'il décrit comme « honnête et professionnel », ne se soustraira pas à la justice.