Trois mois après les manifestations de février, les Bulgares sont appelés aux urnes pour un scrutin anticipé. Sortis dans la rue pour protester contre la hausse du prix de l'électricité, ils s'étaient mis à rêver de « changer le système », voire d'abolir les partis traditionnels.
Mais ils risquent d'être fortement déçus. Le GERB, le parti au pouvoir du Premier ministre Boïko Borissov, arrive en tête des intentions de vote, suivi par ces mêmes deux ou trois formations politiques qui président aux destinées du pays depuis la chute du communisme.
Mais la distance entre le GERB et les socialistes est ténue. Et ces derniers assurent déjà que le pouvoir compte falsifier le vote. La tension est montée lorsque le parquet a annoncé la saisie, le 11 mai, de 350 000 bulletins illégaux dans une imprimerie près de Sofia.
Faibles salaires, chômage, hausse des prix
Son directeur a démenti, dénonçant une « spéculation politique ». Quelque 240 observateurs européens seront présents le jour du vote - soit 100 fois plus que les scrutins précédents. Et les partis d'opposition ont mandaté une agence autrichienne afin d'effectuer un comptage parallèle des voix.
Ces élections législatives se tiennent dans une situation économique et sociale difficile. La Bulgarie, dont les 7,3 millions d'habitants sont devenus citoyens européens en 2007 seulement, est le pays le plus pauvre de l'Union européenne.
Il est agité par des mouvements sociaux liés aux faibles revenus -le salaire mensuel moyen ne dépasse pas les 400 euros-, mais aussi à la montée du chômage et à la hausse des tarifs de l'électricité.
Forte émigration, vieillissement de la population
Après plusieurs années de forte croissance à partir de 2004, la Bulgarie a été durement touchée par la crise économique mondiale en 2008. Ainsi, en 2009, elle a connu une forte récession, dont elle se relève difficilement.
Les exportations vers les autres pays de l'UE, qui constituaient une part importante de l'économie, ont connu un fort ralentissement au fur et à mesure que l'austérité s'installait sur le continent.
La Bulgarie a dû se tourner vers des clients extra européens. Mais le chômage a beaucoup augmenté, pour dépasser les 12% de la population active. En raison d'une forte émigration des jeunes à la recherche d'une meilleure situation à l'étranger, la population bulgare viellllit.