Avec notre correspondant à Belgrade, Laurent Rouy
Ils étaient plusieurs milliers à Mitrovica au nord du Kosovo, à participer aujourd’hui à la manifestation de rejet de l’accord entre Belgrade et Pristina, qui porte sur une certaine normalisation des relations.
Pour les Serbes du Nord-Kosovo, cet accord revient à une reconnaissance du Kosovo indépendant, ce qu’ils rejettent absolument. Les quatre municipalités serbes du Nord envisagent de proclamer une Assemblée autonome qui rejetterait, et Pristina, et indirectement, la position du gouvernement serbe.
A Belgrade, les nationalistes du DSS, le Parti démocratique de Serbie, étaient environ 3 000. Ils ont demandé la démission du gouvernement et un référendum sur l'accord Belgrade- Pristina. Ce week-end, l'opposition nationaliste avait rendu publics les numéros de téléphone du Premier ministre et de son adjoint, signataires de l'accord.
Les deux hommes ont reçu 850 menaces de mort pendant le week-end. Les autorités ont promis la sévérité à ceux qui ont menacé le gouvernement, gouvernement qui a adopté aujourd’hui l'accord Belgrade Pristina.
Par ailleurs, pour le chef de la diplomatie luxembourgeoise, Jean Asselborn, cet accord ouvre les portes de l'Union européenne.
Interrogé, Joseph Krulic, professeur à l'université de Marne-la-Vallée, en région parisienne, se réjouit, pour sa part, que l'accord ait été signé à Belgrade par un gouvernement de coalition fortement teinté de nationalisme.