Chypre s'éloigne de la faillite

Les marchés sont rassurés depuis l'accord d'un sauvetage européen et un retour à la normale sur place. Soulagé mais meurtri, le président chypriote s'est exprimé ce vendredi 29 mars pour la première fois publiquement depuis l'ouverture des banques, fermées pendant douze jours.

Avec notre correspondant à Nicosie, Michel Picard

Invité au congrès annuel d'un puissant syndicat de fonctionnaires, Nikos Anastasiades a d'abord voulu se démarquer des bailleurs de fonds internationaux avec qui il a négocié le plan de sauvetage.

Le chef de l'Etat a lancé : « personne ne peut ignorer à quel point nos partenaires ont été insensibles ! ». Ces critiques ne suffiront pas à lui faire regagner une popularité qui s'effrite. Moins d'un mois après son élection, le président conservateur se prépare à un mandat difficile.

Il a déjà perdu des alliés et n'a plus la majorité au parlement. Ce parlement dont le président socialiste, devant le même congrès, a affirmé qu'il était encore temps, pour sauver l'économie, de chercher d'autres options au plan de sauvetage.

Puis le président chypriote s'est montré ferme en affirmant : « Le pays restera dans la zone euro ». Ce message est adressé aux places boursières mais également aux habitants qui vivent très mal les restrictions bancaires inédites en zone euro.

Depuis la réouverture des banques, bon nombre de clients des banques se sentent frustrés de ne pas pouvoir disposer comme ils le souhaitent de leur argent.  C'est « une zone euro à deux vitesses », confiait même un directeur d'agence, qui expliquait qu'un encadrement trop strict des flux de capitaux, revenait à distinguer ce qu'il appelait l'euro chypriote et l'euro.

Les restrictions sur les paiements par carte bancaire viennent d'être levées mais les retraits en espèces aux guichets, restent limités à 300 euros par jour. Les virements locaux sont très limités, ceux vers l'étranger ne peuvent dépasser 5 000 euros par mois et personne ne peut quitter l'île avec plus de 1 000 euros en liquide.

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