En visite officielle en Russie, François Hollande veut éviter les sujets qui fâchent

François Hollande a entamé mercredi soir sa première visite officielle en Russie où il doit rester 24 heures. Il sera reçu au Kremlin par Vladimir Poutine, ce jeudi 28 février. Ce sera l’occasion pour les deux dirigeants de passer en revue les grands dossiers internationaux, comme la Syrie sur lequel les deux pays ont des points de vue divergents. Les défenseurs des droits de l’homme attendent du président français qu’il soulève la question des libertés individuelles, mais le thème devrait être le parent pauvre de la visite.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

Le vice-recteur du prestigieux Institut des relations internationales de Moscou en est persuadé : François Hollande se gardera d’évoquer certains sujets qui fâchent. Artiom Malguine en veut pour preuve les réponses apportées récemment à ses étudiants par Jean-Pierre Chevènement, le représentant spécial de la France pour les relations économiques avec la Russie :

« Dans l'auditoire, on avait une question qui revenait : « Comment évaluez-vous la politique intérieure de la Russie ? » Et la réponse a été : « La Russie est un Etat souverain ». Et je pense que même si les socialistes français sont traditionnellement plus enclins à se soucier de ces thèmes, personne ne va insister sur ces questions de politique intérieure ».

Développement des échanges bilatéraux

Rencontre avec les milieux d’affaire franco-russes, visite d’un centre d’ingénierie Airbus, signature d’accords de coopération : la visite sera surtout axée sur le développement des échanges bilatéraux, ce qui n'étonne pas le directeur du Centre des études européennes à l’école des hautes études en économie de Moscou, Timofei Bordachev :

« Hollande est avant tout intéressé par le sauvetage de la France, d'abord, puis de l'Europe, et c'est seulement après qu'il se souciera de son image sur un cheval blanc ».

François Hollande devrait toutefois recevoir en fin de journée des représentants de la société civile et du monde intellectuel à l'ambassade de France.

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