Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Le mouvement de Mario Monti, qui se veut le fer de lance des politiques réformatrices en Italie, est en mauvaise posture. Alors que la date des législatives des 24 et 25 février approche, les derniers sondages publiés avant le scrutin – il est désormais interdit de les diffuser publiquement en Italie – le parti de Mario Monti n’obtiendrait que 14% des suffrages. Un score qui le placerait en quatrième position, derrière le « Mouvement 5 étoiles » du comique passé à la politique, Beppe Grillo.
La coalition de droite de Silvio Berlusconi, président du Peuple de la Liberté, est quant à elle donnée à 5 à 7 points derrière la coalition de centre de gauche de Pierre Luigi Bersani, cette dernière étant créditée de 31 à 34 % des intentions de vote.
Du coup, le « sauveur » de l'Italie s'emporte de plus en plus, comme il l'a fait durant un discours très virulent, ce dimanche 10 février à Milan. D'adversaire, Berlusconi est désormais passé au rang de pire ennemi.
La hargne de Monti
Même avec Empathie, l'adorable chien adopté en direct sur un plateau de télévision à la demande d’une présentatrice qui voulait faire émerger la sensibilité de l’homme, Mario Monti ne parvient pas à arrondir les angles.
Plus la date des élections approche, plus lui, qui ne manque pas de rappeler qu’il a su redonner la dignité à son pays, se montre hargneux. Une hargne qu’il déploie en particulier à l’encontre du Cavaliere, pour qui il avait pourtant voté en 1994.
L’ancien commissaire européen dépeint son adversaire comme le pire ennemi de l’Italie et de l’Europe. Pour Mario Monti, qui se dit « déçu » de Berlusconi, celui-ci a « trahi la révolution libérale » et « l’Union européenne craint son retour car elle en a eu assez de l'indiscipline financière et de l'incapacité à décider qui mettent en danger également la zone euro ».
La réponse des berlusconiens est aussi cinglante. Ce n’est pas l’Europe qui vote, répondent-ils en substance, et Gianfranco Rotondi, ex-ministre de Berlusconi, assure au contraire que c’est « l’Italie qui craint le retour de Monti ».
A ce stade, on peut dire que l’unique point commun entre les deux candidats, c’est l’adoption récente d’un chien. Celui du Cavaliere, trouvé en Sicile, porte le nom de Vicky.