La région au climat subtropical, où poussent les palmiers, plus connue pour ses sanatoriums et ses promenades en bord de mer, n’a jamais été un important centre de sports d’hiver. Tout ou presque était à construire.
Pour les besoins de l’olympiade, plus de 400 bâtiments sont sortis de terre, mais seuls 17 d’entre eux ont un lien direct avec les événements sportifs des JO : le stade olympique, les patinoires, les pistes de ski et de bobsleigh, les tremplins, les bases d’entrainement.
Les Jeux 2014 se dérouleront sur deux sites. Le premier est situé à quelques kilomètres de l’aéroport de Sotchi, en bordure de la mer Noire. Il accueillera tous les sports de glace, du patinage artistique au curling. Le parc olympique a été installé sur d’anciens marais. Aujourd’hui, cinq patinoires flambant neuves s’y dressent. Le stade olympique de 40 000 places, destiné à accueillir les cérémonies d’ouverture et de fermeture des JO, ainsi que les remises de médailles, est quant à lui toujours en travaux. Il doit être achevé pour l’été. Les ouvriers s’y activent à terminer la carcasse du toit semi-ouvert, qui sera recouvert de polycarbonate transparent.
Le deuxième site accueillera les sports de neige. Située à 48 km de la côte, dans les montagnes du Caucase, Krasnaya Polyana, est en plein boom immobilier. Les hôtels s’y construisent à la chaîne pour accueillir sportifs et visiteurs. C’est de ce village, situé à 500 mètres d’altitude, que partent les téléphériques vers les pistes de ski. La station de ski alpin de Rosa Khutor a été agrandie, de nouvelles remontées mécaniques y ont été installées pour desservir les 9 km de pistes olympiques, qui culmineront à 1 945 mètres.
Pour les JO 2014, six disciplines ou épreuves ont été ajoutées au programme par le Comité international olympique : saut à skis féminin, relais mixte en biathlon, half-pipe en ski (messieurs et dames), épreuves par équipes en patinage artistique et relais en luge.
Pour éviter les mauvaises surprises, dans une région où la météo hivernale peut être capricieuse, les autorités ont mis les moyens : un impressionnant parc de quelque 150 canons à neige a été installé le long des pistes. De plus, les organisateurs prévoient de conserver 150 000 m3 de neige fraiche jusqu’à l’année prochaine.
Le chantier de transports reliant les deux sites sur 50 km, constitue le projet le plus onéreux. Une nouvelle route, une ligne de chemin de fer, et trois nouvelles gares sont en construction. Le relief montagneux le long du tracé a nécessité de perçage de 12 tunnels et la construction de 46 ponts. Le tracé des voies suit les rives de la rivière Mzymta, au grand dam des écologistes, qui dénoncent des dommages irréparables pour son écosystème.
Ces travaux gigantesques ont aussi un coût faramineux : l'organisation des Jeux olympiques d'hiver 2014 à Sotchi va coûter 36 milliards d’euros à la Russie, a déclaré le vice-Premier ministre chargé de superviser la préparation des Jeux, Dmitri Kozak. Ce chiffre est presque cinq fois supérieur à la première estimation avancée peu après l'attribution des JO à la Russie en juillet 2007. Cela fait de Sotchi 2014 les Jeux les plus chers de l'histoire, très loin devant les précédents Jeux d'hiver à Vancouver en 2010, dont la facture s’était élevée à 1,4 milliard d'euros.
« Le plus important, c'est que personne ne détourne des fonds pour qu'il n'y ait pas d'augmentation injustifiée », a déclaré Vladimir Poutine, en visitant les installations sportives mercredi et jeudi à Sotchi. Le président a demandé aux responsables russes de veiller strictement au respect des coûts et des délais, et s’est montré irrité par le retard pris sur certains chantiers clé. Le vice-président du Comité olympique russe, Ahmed Bilalov, vient d’en faire les frais. Le Kremlin a décidé de le démettre de ses fonctions.