Le président français François Hollande a affiché mardi sa volonté d'arriver à un compromis sur le budget européen, à deux jours d'un sommet qui s'annonce difficile. L'objectif : parvenir à un accord sur ce dossier rendu plus sensible encore en période de crise.
« Ma position s'énonce simplement : faire des économies oui, affaiblir l'économie, non », a affirmé François Hollande devant le Parlement européen de Strasbourg. « Un compromis est possible mais il doit être raisonnable et donc il va falloir raisonner ceux qui veulent amputer le budget européen au-delà de ce qui peut être accepté », a prévenu le chef de l'Etat français.
Mais il a assuré qu'il venait à Bruxelles « chercher un accord » sur ce budget de l'UE pour la période 2014-2020, lors du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement qui s'ouvre jeudi pour deux jours à Bruxelles. « Je n'y vais pas pour exprimer d'avance un refus ou espérer un échec », a-t-il ajouté.
Il faut « éviter que les coupes budgétaires finissent par mettre en cause la croissance », a plaidé François Hollande, qui avait déjà obtenu en juin dernier la mise en place d'un pacte de croissance, comme contrepartie du pacte renforçant la discipline budgétaire.
« Mon devoir c'est de chercher un compromis », a promis le président français. A ceux qui estiment qu'il est « difficile, voire impossible » d'y arriver, en raison de la position intransigeante du Premier ministre britannique David Cameron, François Hollande a lancé : « Pourquoi un pays pourrait-il décider à la place des 26 autres ? »
Le chef de l'Etat français doit retrouver mercredi soir la chancelière allemande Angela Merkel, pour tenter de rapprocher leurs vues avant le sommet. En cas de nouvel échec, les Européens devront se contenter d'un budget annualisé et Londres se verrait privé de son rabais, une compensation obtenue en 1984 et dont il bénéficie encore aujourd'hui.