L'Etat turc reprend le dossier kurde en main, et la société civile entend jouer un rôle

La Turquie est en effervescence depuis la confirmation de négociations au plus haut niveau entre l’Etat turc et le chef de la rébellion kurde du PKK, emprisonné à vie. Il s’agit de mettre un terme à un conflit armé, qui a débuté en 1984 pour l’indépendance du Kurdistan. Hormis les représentants de l’Etat turc et les Kurdes armés ou non, la société civile se joint aussi au débat, avec optimisme.

Avec notre correspondant à Istanbul,
Jérôme Bastion

Espoir et crainte. La Turquie oscille entre ces deux sentiments, au lendemain de la rencontre entre le chef de la rébellion et deux députés kurdes, ce jeudi 3 janvier 2013.

Cette rencontre marque en quelque sorte le début de très larges négociations pour la fin d’un conflit armé vieux de 30 ans, et qui a fait quelque 45 000 morts.

Entre d'un côté le Parti pour la justice et le développement (AKP) du Premier ministre Tayyip Erdogan, et de l'autre l’opposition parlementaire kurde BDP (Parti pour la paix et la démocratie) - étrangement, tous deux utilisent la même expression de « plaie ouverte » à soigner plutôt qu’à gratter -, il y a la société civile, qui n’est pas en reste.

Effort fragile

Depuis des années, un très large groupe de contact et de dialogue tente d’apporter sa pierre à l'édifice, voire de faire médiation pour parvenir à une solution. Ce vendredi 4 janvier, ce groupe a rencontré le ministre de la Justice turc.

Ces personnalités constatent d’abord que la méthode consistant à ne pas exclure du dialogue le leader historique et incontesté du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, était déjà préconisée par lui depuis deux ans, après la première tentative du gouvernement de gracier les militants armés qui reviendraient au pays et déposeraient les armes.

Ce n’est donc pas un hasard si ces « sages » de la société civile ont apporté leur soutien au processus en cours, et déclaré se mettre à la disposition des initiateurs de ce dialogue. Notamment en faisant tout pour éviter, comme l'a par exemple dit Cengiz Candar, que ce fragile effort ne soit victime de désinformation et de provocations.

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