Avec notre correspondant au Vatican, Antoine-Marie Izoard
En février dernier, lorsqu’il avait créé vingt-deux nouveaux cardinaux, Benoît XVI avait choisi de très nombreux Européens, parmi lesquels pas moins de sept Italiens. Beaucoup alors avaient critiqué le manque d’universalité de cette décision, regrettant aussi que beaucoup de ces nouveaux princes de l’Eglise soient de proches collaborateurs du pape.
Alors, cette fois-ci, aucun des six nouveaux cardinaux qui ont reçu la barrette rouge des mains du pape ne vient d’Europe, et un seul, l’Américain Mgr James Michael Harvey, travaille au Vatican. Les cinq autres sont des évêques de terrain : un Libanais, Mgr Béchara Boutros Raï, un Indien, Mgr Baselios Cleemis Thottunkal, un Philippin, Mgr Luis Antonio Tagle, un Colombien, Mgr Ruben Salazar Gomez et enfin un Nigerian, Mgr John Olorunfemi Onaiyekan.
Certains de ces hauts prélats proviennent d’ailleurs de pays où la situation des chrétiens est fort délicate, comme l’Inde et le Nigeria. Leur présence dans le collège des cardinaux, qui sera chargé un jour d’élire en son sein le prochain pape, est un gage d’universalité. C’est d’ailleurs ce qu’a souligné Benoît XVI, rappelant que « l’Eglise était Eglise de tous les peuples ». Il reste qu’après ce consistoire, la majorité des cent-vingt cardinaux électeurs provient d’Europe. Au côté des soixante-deux Européens, trente-cinq viennent ainsi du continent américain, onze d’Afrique, et onze autres d’Asie. Un cardinal, enfin, représente l’Océanie.