Jamais, dans l’histoire de l’humanité, un objet n’est devenu aussi usuel aussi vite que le téléphone portable. Inventé en 1973, mis en service dans les années 1980 et popularisé dans les années 1990, le portable équipe en 2012 plus d’un terrien sur deux : 6,6 milliards d’abonnements pour 4,3 milliards d’utilisateurs, selon l’entreprise suédoise de télécommunications Ericsson, qui a publié mercredi 21 novembre un rapport détaillé sur l’utilisation du mobile dans le monde.
Plus d‘un portable par terrien en 2018
Ce chiffre devrait encore croître de près de 50 % dans les six prochaines années, Ericsson prévoyant 9,3 milliards d’abonnements en 2018 pour une population mondiale qui devrait approcher à ce moment-là les 7,5 milliards d’individus, soit un taux de pénétration supérieur à 100 % pour les téléphones mobiles, lesquels sont devenus grâce aux innovations de ces dix dernières années bien plus que des téléphones. Pour le seul deuxième trimestre 2012, révèle le rapport, 140 millions de nouveaux abonnements à un opérateur ont été souscrits, soit 1,5 million de nouveaux abonnés par jour à travers le monde. Autre chiffre révélateur : 40 % des portables vendus dans le monde au troisième trimestre étaient des smartphones.
Véritables appareils à tout faire, qui permettent de converser à distance mais également de prendre des photos, d’envoyer des messages, d’écouter de la musique ou la radio et de surfer sur internet, les mobiles ont contribué à la multiplication des échanges de données, surtout depuis l’apparition des smartphones et des tablettes. Selon les chiffres communiqués par Ericsson, le volume des échanges a atteint au cours du troisième trimestre de cette année les 900 pétaoctets - soit 900 millions de milliards d’octets - soit plus du double du trafic enregistré durant le troisième trimestre 2011.
Déjà facilitée par les avancées technologiques, cette frénésie des échanges de données est également dopée par l’usage des réseaux sociaux, qui incitent les utilisateurs à rester connectés de plus en plus longtemps, parfois même tout au long de la journée. « Les consommateurs ne s’arrêtent pas simplement d’utiliser Facebook ou Twitter parce qu’ils s’assoient devant leur télévision. Les deux activités peuvent être menées en parallèle », ont observé les analystes d’Ericsson. Ils ont également relevé que les consommateurs en question oublient de plus en plus souvent qu’ils sont connectés.
L’impact du très haut débit
Cette croissance va se poursuivre grâce à la montée en puissance du très haut débit mobile, qui est déjà en service dans plusieurs pays (Etats-Unis, Singapour, Portugal, Belgique) et qui devrait faire prochainement son apparition en France, avec l’arrivée de la 4G. Au milieu de l'année 2012, 455 millions d’abonnés à travers le monde utilisaient le très haut débit mobile, un chiffre également appelé à exploser durant la décennie en cours. Cette nouvelle étape va doper un peu plus l’usage de la vidéo, qui représente déjà 25 % du trafic mobile sur les smartphones et 40 % sur les tablettes, lesquelles se seront vendues à plus de 3 millions d’exemplaires en France en 2012 et à près de 80 millions à l’échelle planétaire. Autant dire qu’opérateurs et fabricants ont encore un avenir florissant devant eux.