Téléphonie mobile: l'opérateur russe MTS pourra finalement revenir en Ouzbékistan

MTS, le plus grand opérateur de téléphonie mobile de Russie et des anciennes républiques soviétiques, va pouvoir revenir en Ouzbékistan. La société a été condamnée à une amende de 600 millions de dollars pour fraude fiscale dans ce pays, mais elle ne devra pas céder ses biens à l'Etat ouzbek et pourra récupérer sa licence, qui lui avait été ôtée dans des circonstances troubles.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

L’été dernier, les quelques 9,5 millions d’abonnés MTS en Ouzbékistan avaient vu leur ligne coupée, le groupe de téléphonie mobile s’étant vu retirer toutes ses licences à la suite de plusieurs contrôles fiscaux.

Quelques semaines plus tard, quatre cadres de la filiale ouzbèke de MTS étaient condamnés à des peines de trois ans de prison avec sursis. Le tribunal avait en outre estimé que les biens de la compagnie de téléphonie devaient être transférés à l'Etat ouzbek pour rembourser le préjudice occasionné par les fraudes fiscales présumées. Les dirigeants de MTS avaient alors dénoncé un « schéma classique d’expropriation » sur fond d’intimidations et d’allégations artificielles.

Les médias russes s’interrogent sur le revirement des autorités ouzbèkes qui ont finalement renoncé à leur projet de nationalisation de MTS, la cour d’appel de Tachkent ayant décidé de revenir sur la confiscation des biens. La saisie par la justice russe, au début du mois, d’un luxueux appartement moscovite appartenant à la fille aînée du président ouzbek aurait pu sonner comme un avertissement. Gulnara Karimova serait mêlée à une série de transactions suspectes sur le marché de la téléphonie mobile dans son pays.

MTS va donc pouvoir reprendre le travail en Ouzbékistan, tout en s’attelant à récupérer les clients partis ailleurs. L’un de ses concurrents, Vimpelcom, a vu sa liste d’abonnés augmenter de plus de deux millions ces derniers mois.

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