Italie : démissions en cascade après le verdict du procès de L'Aquila

Après la démission du nouveau président de la commission « Grands risques », d’autres membres de cette structure chapeautée par la présidence du Conseil italien ont également jeté l’éponge. Ils entendent protester ainsi contre la condamnation des sept experts, en charge en 2009 au moment du séisme de L'Aquila.

Immédiatement après avoir été informé de la condamnation à des peines de prison des sept experts, le nouveau président de la commission publique « Grands risques », Luciano Maiani, physicien de renom, a déclaré : « C’est la mort des services de grands professionnels prêtés à l’Etat. »

Il a alors pris une décision drastique, en remettant sa démission entre les mains de la présidence du Conseil italien. M. Maiani s‘est justifié en ces termes : « Les conditions pour travailler sereinement et donner des avis de hauts scientifiques à l’Etat dans une situation aussi complexe ne sont plus réunies. »

D’autres membres de la commission ont également démissionné, alors que le verdict continue de soulever un tollé. Ainsi, l’un des plus grands géologues de la péninsule, Mario Tozzi, parle d’une décision de justice folle. « Cela signifie que les tremblements de terre doivent être prévus », explique-t-il. Et d’ajouter : « A chaque fois qu’il y aura une séquence de secousse sismique, à L’Aquila ou ailleurs, il faudra alerter puis évacuer la population. On se trompe de procès. »

Dans un pays moderne, un séisme d’une magnitude de 6,3 sur l’échelle de Richter, comme celui du 6 avril 2009, ne devrait faire aucun mort ni détruire de bâtiment, continue-t-il. Le vrai problème, selon lui, se situe au niveau des constructions.

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