Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
C’est l’aînée des membres du groupe, Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans, qui a créé la surprise à l’ouverture de l’audience. De sa cage de verre, où elle est enfermée en compagnie des deux autres prévenues, elle annonce à la juge qui lui donne la parole qu’elle a décidé de congédier les avocats qui la défendaient, elle et ses comparses, depuis le début de l'affaire.
Face aux questions de la magistrate lui demandant de motiver sa décision, la jeune femme répond laconiquement mais fermement : « Je ne partage pas leur vision du dossier judiciaire (…) nous avons des divergences sur lesquelles je ne souhaite pas revenir pour l’instant ».
Après deux suspensions de séance, la présidente du tribunal annonce qu'elle accepte le renvoi demandé par Ekaterina Samoutsevitch. Dans la foulée, l'audience est reportée de dix jours. A la sortie du tribunal, les avocats, assaillis par une nuée de journalistes, laissent entendre que leur désormais ancienne cliente aurait subi des pressions de la part de son entourage pour changer de défense.
De son côté, le père de la prévenue, Stanislav Samoutsevitch, visiblement perplexe, a confié ne pas comprendre la décision de sa fille. Le sort des membres du groupe Pussy Riot est scellé depuis longtemps, estime-t-il, elles resteront en prison, les qualités professionnelles d'un nouvel avocat ne changeront rien à l'affaire.