Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
François Zimeray est reparti de Moscou avec le regret de n’avoir pas pu s’entretenir avec les trois jeunes femmes qui sont derrière les barreaux depuis six mois. Sa demande auprès des instances judiciaires russes est restée lettre morte.
« J’espérais vraiment pouvoir leur rendre visite. J’ai pu m’entretenir avec leurs avocats. Ils nous ont parlé des conditions de détention, de la crainte et la peur dans laquelle sont ces filles, de se retrouver dans des colonies pénitentiaires. Il faut savoir que deux de ces filles sont des jeunes mamans. L’une n’a pu voir son enfant qu’une fois en cinq mois, un enfant de cinq ans. Et l’autre ne l’a pas vu depuis le mois de mars dernier.
La privation de liberté c’est une peine extrêmement dure, que la France a considéré comme disproportionnée. Je pense qu’on ne peut pas accepter que pour avoir exercé cette liberté de conscience ou tout simplement s'être librement exprimé, elles subissent aujourd’hui cette violence-là. »
Un message que l’ambassadeur français pour les droits de l’homme a répété à son homologue du ministère russe des Affaires étrangères, qui à la suite de cet entretien a publié un communiqué appelant les partenaires étrangers à « éviter les évaluations politisées et jouer les mentors, ce qui ne peut être considéré autrement que comme une ingérence dans les affaires intérieures russes ».