Avec notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère
« Szebb jövö ! » C'est avec ce slogan des jeunesses fascistes des années trente que Gabor Vona salue la foule. M. Vona est président du mouvement d'extrême-droite Jobbik, parti d'opposition doté de 47 députés au Parlement hongrois.
Il est aussi le président de la « garde hongroise », la milice du parti fondée il y a cinq ans. Samedi 25 août, malgré la canicule, plusieurs centaines de personnes ont fêté cet anniversaire sur la place des Héros.
Ce groupe paramilitaire a pourtant été interdit en 2009, pour opération illégale de maintien de l'ordre, mais s'est recréé aussitôt après, sous un autre nom et avec un uniforme légèrement différent.
Dans la foule, Zoltan Lengyel, un fermier de province, est en uniforme : chemise blanche, pantalon et gilet noir. Ce membre du Jobbik confie : « Il y a beaucoup d'organisations ici, elles ont toutes le même but : il faut que les Hongrois protègent eux-mêmes leurs intérêts. Actuellement, ce sont les étrangers qui dictent la loi. »
Dans la foule, beaucoup de milices différentes se côtoient. Toutes ont vu le jours ces dernières années. La « nouvelle garde hongroise » est en noir et rouge, la « garde nationale » est en vert. Quant au groupe « ordre de la nouvelle aube », il est en noir et argent.
La manifestation s'achève par un discours franchement antisémite d'un homme d'Eglise, le pasteur Lorant Hegedüs, qui appelle à extirper Israël de la société hongroise.