Allemagne : des caisses de retraite bien remplies

La bonne santé de l’économie et le chômage en baisse profitent aux caisses de retraite allemandes. Une nouvelle baisse des cotisations au 1er janvier 2013 est désormais probable. Mais cette décision suscite des critiques en raison des risques démographiques de ce pays.

De notre correspondant à Berlin,

L’amélioration de la conjoncture allemande avait déjà permis une baisse des cotisations retraite au 1er janvier dernier. Ces prélèvements sur les salaires bruts partagés de façon paritaire par les employeurs et les salariés étaient passés de 19,9% à 19,6%. Malgré cette baisse, la poursuite de la décrue du chômage et l’augmentation parallèle du nombre de cotisants ont contribué à remplir les caisses de retraite allemandes. Les recettes supplémentaires sont de l’ordre de 4%. Les réserves de liquidités pourraient atteindre d’ici la fin de l’année près de 29 milliards d’euros. Une somme supérieure aux minimas exigés par la loi. Quand ces réserves légales sont atteintes, une baisse des cotisations est obligatoire. Le gouvernement tranchera à l’automne lorsqu’il disposera de chiffres plus précis.

Une baisse de 19,6% à 19% est envisageable. Le quotidien économique Handelsblatt estimait même la semaine dernière qu’il serait possible de repasser sous la barre symbolique des 19% et ainsi revenir au niveau de 1995. Une telle baisse signifierait une réduction des prélèvements de 500 millions d’euros sur les salaires des Allemands, une nouvelle populaire peu avant les élections générales de septembre 2013.

La baisse serait d’un montant identique pour les employeurs. Il n’est donc pas surprenant que ces derniers se félicitent déjà d’une telle baisse des cotisations qui réduit le coût du travail et augmente par conséquent la compétitivité des entreprises allemandes.

Mais l’unanimité ne règne pas sur le dossier. Les sociaux-démocrates et la confédération des syndicats, le DGB, s’opposent à une telle baisse. Si ces défenseurs traditionnels des salariés adoptent une telle position, c’est parce qu’ils estiment qu’une telle baisse risque d’être de courte durée et que des augmentations ultérieures sont inévitables. Pour le SPD et le DGB, l’Allemagne vieillissante disposera à terme de moins d’actifs pour plus de retraités. Ces organisations préfèrent que des réserves soient constituées pour préparer l’avenir. La numéro deux du DGB, Annelie Buntenbach, résume : « C’est comme si des écureuils mangeaient toutes leurs réserves de noisettes à l’automne en espérant qu’il n’y ait pas d’hiver. »

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