Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Tarente est une ville déchirée, épuisée. Le taux de mortalité y est supérieur de 10% à 15% par rapport à la moyenne nationale. Et ce en raison du rejet excessif de dioxine provenant de l'aciérie géante Ilva, dont six sites ont été mis sous séquestre pour désastre environnemental par le juge des enquêtes préliminaires, Patrizia Todisco, le 26 juillet 2012.
Mais fermer ces sites bloquerait les activités productives et pourrait entraîner la perte de 20 000 emplois. C’est pourquoi les leaders des syndicats italiens sont venus insister sur la nécessité de ne pas fermer l’usine qui « est une ressource indispensable à l’économie de tout le pays ».
Mais cette manifestation a été fortement contestée par un groupe important d’ouvriers et d’habitants de Tarente. Ils reprochent aux syndicats de s’être vendus en défendant l’usine plus que la santé des travailleurs et de leurs familles.
La tension demeure très vive dans l’attente de la décision de la justice qui se prononce en appel ce vendredi 3 août sur les mesures prises par le juge des enquêtes préliminaires.