67 ans après Hiroshima, les Français sont-ils les derniers adeptes de la dissuasion nucléaire ?

Lundi 6 août 2012, le monde commémorera le 67e anniversaire d'Hiroshima, la première utilisation d'une bombe nucléaire dans l'histoire. A partir de lundi prochain, des militants anti-nucléaire entameront un jeûne de trois jours, en souvenir des centaines de milliers de victimes des bombardements nucléaires de Hiroshima et Nagasaki, et pour manifester leur volonté de voir l'abolition des armes nucléaires. Ces derniers temps, de nombreuses personnalités comme Stéphane Hessel et Albert Jacquard appellent au désarmement nucléaire. Mais les neuf Etats détenant des arsenaux ne sont pas tous d'accord pour un désarmement. La France reste fermement attachée à ces types d'armes de dissuasion.

Hiroshima : 200 000 morts. Nagasaki : 140 000 victimes... Les associations anti-nucléaire françaises veulent sensibiliser les populations sur les risques liés aux armes nucléaires. 20 000 armes sont encore en activité dans le monde.

Pour Sophie Morel, du réseau Sortir du nucléaire, les bombes atomiques représentent toujours un danger. « L'emploi de quelques ogives dans un conflit local provoquerait des conséquences humanitaires catastrophiques, rappelle-t-elle. Egalement, cela risquerait de provoquer ce que l'on a appelé l'hiver nucléaire. Il y aurait une couverture de cendres qui s'étendrait sur une partie de l'hémisphère nord. Plus de soleil, plus de plantes, la famine, etc. »

Autre argument avancé, l'arme nucléaire coûte cher. En France, elle représente 10% des dépenses militaires, soit 3 milliards d'euros. Les anti-nucléaire préconisent donc d'autres processus de sécurité. Mais beaucoup d'Etats restent fermes.

« Pour l'Europe, on a beaucoup avancé, nuance cependant Dominique Lalanne du réseau Armes nucléaires STOP. S'il y avait un référendum en Angleterre, les Anglais voudraient abandonner leur arme nucléaire. Ils ne savent pas comment gérer une situation où ils abandonneraient leur arme nucléaire sans que les Français fassent de même. Les Français sont les seuls à dire "non, on ne veut pas de débat sur l'arme nucléaire parce qu'il faut la garder". »

En France, les anti-nucléaire espèrent que l'élaboration du livre blanc sur la sécurité nationale fin 2012 pourra enclencher un débat sur ces armes.

Partager :