Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Les protestations de la poignée de militants présents devant la Douma sont passées quasiment inaperçues. Les députés ont adopté le texte à une large majorité au cours de leur dernière séance de travail avant les congés d’été.
Le projet de loi controversé avait été mis d'urgence à l'ordre du jour de la Douma. Un empressement qui n’étonne par le chef du parti libéral Labloko, Serguei Mitrokhine : « A l'automne, il va y avoir un regain des actions de protestation, c'est pour ça qu'ils veulent s'y préparer le mieux possible. On a joué à la démocratie sous Medvedev, mais maintenant c'est terminé, ça n'est plus un jeu, c'est le début de la dictature ! »
Nouvelle loi sur les manifestations, nouvelle loi réglementant internet, nouvelle loi sur les ONG... Depuis le retour au Kremlin de Vladimir Poutine, il y a deux mois, les lois encadrant les activités de la société civile se sont multipliées, comme le constate le journaliste de la radio Echo de Moscou, Tikhon Dziadko : « Ce sont des lois répressives. On les adopte pour contrôler la société civile, les journalistes, les activistes, etc. »
La présidente du Groupe Helsinki de Moscou, Ludmila Alexeeva, qui refuse de se faire appeler « agent de l'étranger », annonce que son association de promotion des droits de l'homme va renoncer aux financements autres que russes et va devoir sensiblement réduire ses activités.