La Russie adopte une loi pour mieux contrôler les ONG

La Douma, la chambre basse du Parlement, a adopté, vendredi 13 juillet, un texte de loi controversé qualifiant d'« agents de l'étranger » et plaçant sous un contrôle étroit les associations qui bénéficient d'un financement étranger et ont une activité politique. Les détracteurs de la loi dénoncent un nouveau tour de vis.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

Les protestations de la poignée de militants présents devant la Douma sont passées quasiment inaperçues. Les députés ont adopté le texte à une large majorité au cours de leur dernière séance de travail avant les congés d’été.

Le projet de loi controversé avait été mis d'urgence à l'ordre du jour de la Douma. Un empressement qui n’étonne par le chef du parti libéral Labloko, Serguei Mitrokhine : « A l'automne, il va y avoir un regain des actions de protestation, c'est pour ça qu'ils veulent s'y préparer le mieux possible. On a joué à la démocratie sous Medvedev, mais maintenant c'est terminé, ça n'est plus un jeu, c'est le début de la dictature ! »

Nouvelle loi sur les manifestations, nouvelle loi réglementant internet, nouvelle loi sur les ONG... Depuis le retour au Kremlin de Vladimir Poutine, il y a deux mois, les lois encadrant les activités de la société civile se sont multipliées, comme le constate le journaliste de la radio Echo de Moscou, Tikhon Dziadko : « Ce sont des lois répressives. On les adopte pour contrôler la société civile, les journalistes, les activistes, etc. »

La présidente du Groupe Helsinki de Moscou, Ludmila Alexeeva, qui refuse de se faire appeler « agent de l'étranger », annonce que son association de promotion des droits de l'homme va renoncer aux financements autres que russes et va devoir sensiblement réduire ses activités.

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