Crue meurtrière en Russie : les autorités critiquées même par la presse pro-Kremlin

La colère gronde en Russie après une violente crue qui a fait 171 morts dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 juillet dans le district de Krymsk, dans le sud-ouest du pays. La population et la presse – même celle proche du gouvernement – expriment une grande colère, en estimant qu’il était peut-être possible d’éviter la catastrophe, ou du moins en limiter l’ampleur. Le gouverneur de la région de Krasnodar a annoncé un premier limogeage à la suite du drame.

Selon le gouverneur Alexandre Tkatchev, les dirigeants du district ont reçu l’alerte de risque d’inondations au moins trois heures avant, mais ils n’ont pas prévenu à temps les habitants de Krymsk.Alexandre Tkatchev a donc annoncé le limogeage du chef du district.

Dimanche, le gouverneur lui-même a été hué par la foule en colère, criant qu’il était possible de prévoir la crue et d'évacuer les habitants avant qu’il ne soit trop tard.

Fait rare dans le pays, les médias pro-gouvernementaux et d’opposition sont unanimes pour blâmer les autorités locales. Ils fustigent « l’incompétence et l’irresponsabilité » des hommes politiques et estiment que la catastrophe « montre la même défaillance des autorités à défendre la population des catastrophes naturelles qu’à la défendre des bandits ». Le quotidien pro-gouvernemental Komsomolskaïa Pravda titre « Pourquoi autant de morts ? », tandis que le journal Moskovski Komsomolets affirme que l’on aurait pu « prévoir et éviter la catastrophe à Krymsk ».

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