Avec notre correspondante à Moscou, Veronika Dorman
Selon les dernières données officielles, à 6h du matin heure de Moscou, ce dimanche, le nombre de victimes s’élèvait à 144 personnes. Plus de 300 personnes ont sollicité l’aide de médecins et 80 ont du être hospitalisées. Près de 4000 habitations ont été détruites.
Le niveau de l’eau est monté jusqu'à sept mètres par endroit. Le courant a été coupé dans les localités les plus sinistrées de la région. Plus de 122 000 habitants sont ainsi sans électricité dans la cité balnéaire de Gelendjik, où cinq personnes sont mortes électrocutées par des câbles immergés. Les routes et les chemins de fer aussi sont également coupées, l’activité du port de Novorossiisk a cessé. Les gens se réfugiaient dans les greniers. Hier, des messages de détresse circulaient sur Internet : pas de lumière, pas d’eau potable, secours absents ou insuffisants.
Mais selon les autorités, qui se veulent rassurantes malgré un bilan humain et matériel très lourd, la situation s’est stabilisée dès samedi soir et l’eau a commencé à baisser. Le président Vladimir Poutine s’est d’ailleurs rendu sur les lieux du désastre samedi. Il a promis des compensations monétaires aux victimes et la reconstruction des maisons détruite dans des zones plus sûres. Et les 7 000 enfants qui passent leur été dans les colonies de vacances de la région sont hors de danger.
Une enquête sur la cause des dégâts à Krymsk
Officiellement ce sont les pluies torrentielles qui tombent sur la région de Krasnodar depuis deux jours qui ont coûté la vie à des dizaines de personnes.
Mais selon les habitants de Krymsk, la ville qui a été la plus touchée, il n’a pas plu assez pour provoquer la vague de plusieurs mètres de hauteur qui s’est abattue sur la ville. Ils racontent qu’au milieu de la nuit, les rez-de-chaussée ont été inondés en quelques minutes. Les trottoirs ont été arrachés, des voitures emportées. Par endroits, l’eau est montée jusqu’à 7 m.
La rumeur la plus tenace est que les écluses d’une retenue d’eau en amont ont cédé. Soit parce qu’elles étaient en état d’avarie. Soit parce que les autorités locales auraient décidé d’empêcher que le réservoir ne déborde et ont lâché de l’eau, pour protéger le port de Novorossiisk et la ville de Gelendjik.
A plusieurs reprises, le porte-parole du gouverneur de la région a démenti ces rumeurs, en les qualifiant de délirantes. Il a insisté que les riverains avaient été prévenus des risques d’une inondation mais ont refusé de quitter leurs maisons. Les habitants, eux, racontent que les alertes étaient insuffisantes et regrettent que les autorités n’aient pas forcé les gens à partir. Une investigation a été ouverte pour établir les causes réelles de la catastrophe.