La Grèce se prépare à un gouvernement de coalition

Le dirigeant socialiste Evangélos Vénizélos a assuré qu’un gouvernement devrait être formé «mercredi à la mi-journée», à Athènes. Les législatives ont été remportées le 17 juin le parti de droite Nouvelle Démocratie, qui ne dispose pas de la majorité absolue. Depuis, trois formations tentent de se mettre d'accord sur le nom du futur Premier ministre, et sur une plate-forme politique commune. Cette plateforme devant servir de base aux négociations de la Grèce face à ses principaux créanciers, l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international.

Avec notre envoyée spéciale à Athènes, Heike Schmidt

C’est le jour de la dernière chance. Il faut nécessairement annoncer la formation d’un gouvernement ce mercredi 22 juin, puisque sinon, le délai donné par la Constitution arrive à échéance et ce serait donc au parti arrivé en deuxième position, c'est-à-dire à la gauche radicale Syriza, de reprendre la main.

Trois formations étaient lundi soir près d’un accord. Ce sont la droite conservatrice Nouvelle Démocratie, les socialistes du Pasok et le petit parti Dimar de la gauche démocratique. Tout en sachant que Dimar accordera son vote de confiance à la coalition de salut national, mais ne rentrera pas au gouvernement.

Cela permettrait au probable futur Premier ministre Antonis Samaras de compter sur les 16 voix du Dimar. Ce qui sera bien utile, vu les réformes impopulaires qui seront encore à adopter, comme par exemple de nouvelles baisses de salaires.

Quelle tâche attend ce gouvernement?

Les trois partis sont d’accord pour tenter de renégocier le prêt international qui fait vivre la Grèce aujourd’hui. L’objectif sera d’assouplir les conditions pour donner un peu d’air à l’économie.Tous les trois souhaitent de rallonger le remboursement de la dette et repousser de deux ans l’assainissement du budget.

Jusqu’ici, les baisses de salaires combinées à une rafale d'impôts (qui sont loin d être payés par tous), ont surtout abouti à aggraver la récession et la colère sociale, – sans que le moindre signe de reprise soit palpable.

Réactions

Vassilis Korkidis est président de la Fédération nationale du commerce hellénique. Il n'espère qu'une chose, qu'un gouvernement soit formé rapidement pour rassurer les Grecs qui ont ces derniers temps massivement retiré leurs économies des banques :

« Ces deux derniers mois, les gens ont eu deux réactions qui montraient qu’ils paniquaient : d’abord, les anciens, ceux qui ont connu la Seconde Guerre mondiale et qui savent ce que c’est que d’avoir faim, ils sont allés au supermarché et ils ont rempli leurs maisons de nourriture. En fait, ils ont acheté en une semaine l’équivalent de deux mois de courses.

La deuxième réaction de panique, poursuit-il, ça a été quand les gens ont retiré leur argent des banques pour le mettre sous leur matelas. Ces deux derniers mois, avant l’élection, dix milliards 500 millions d’euros ont quitté les banques grecques, ce qui veut dire que sur les 170 milliards que les banques avaient en dépôt au mois d’avril, il leur reste moins de 160 milliards. Il n’y a donc plus assez d’argent pour financer le marché, les compagnies, l’import-export. Avec ces réactions, on ne s’aide pas. Pour moi, ce sont des réactions excusables, mais pas compréhensibles ».

 

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