La Grèce tente de former son gouvernement de salut national

Au G20, à Los Cabos au Mexique, il n'y a pas de franche camaraderie entre les dirigeants de la zone euro. Des divisions révélées notamment par le dilemme en Grèce où l'on se demande s'il faut aller vers toujours plus d'austérité, au risque de s'attirer les foudres du peuple et de priver le pays de ressources indispensables. Le blocage persiste donc au niveau politique. Lundi 18 juin, la droite l'a emporté lors des législatives. Et le pays devrait enfin se doter d'un gouvernement, ce mardi.

Avec notre envoyée spéciale à Athènes, Heike Schmidt

La droite conservatrice et la gauche socialiste sont tout à fait en mesure de former un gouvernement de salut national, mais les calculs mathématiques sont une chose et la politique grecque en est une autre.

Le parti Nouvelle démocratie, qui a gagné d’une courte tête les élections, appelle de ses vœux à une coalition avec les socialistes, arrivés en troisième position. Le patron du Pasok, le parti socialiste grec, Evangelos Vénizélos, est d’accord avec Antonis Samaras, le chef de la droite, sur la nécessité de former ce gouvernement immédiatement mais il ne veut pas y aller seul. Il réclame donc qu’au moins quatre forces politiques participent à ce nouveau gouvernement, c’est-à-dire le Pasok, Nouvelle démocratie, la Gauche démocratique Dimar et la gauche radicale Syriza.

Mais Syriza ne veut pas être de la partie et n’a aucune intention de rejoindre une coalition qui serait obligée de demander davantage de sacrifices au peuple grec. Le problème, c’est que le pays a absolument besoin de l’aide de ses créanciers. Et si ces transferts étaient stoppés, au plus tard en juillet, l’Etat aurait du mal à payer ses fonctionnaires et les pensions des retraités.

Pour éviter la banqueroute donc, le temps presse. Mais pour l’heure, les dirigeants grecs semblent encore très occupés par les tractations politiques.

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