Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
Le problème, ce sont les banques espagnoles. Et le problème de ces banques, c’est qu’elles sont infectées d’actifs immobiliers, suite l'explosion de la bulle immobilière en 2007. Les banques et les caisses d’épargne en pâtissent, avec au bas mot 300 milliards d’euros d’actifs toxiques.
Le pire cas : Bankia, quatrième groupe bancaire du pays. L’Espagne n’a pas assez d’argent pour éviter sa faillite. Pour la remettre à flots, elle a besoin de l’argent de l’Europe.
D’autres banques et caisses d’épargnes sont sur la touche, comme Caixa Catalunya ou encore Nova Galicia. L’Espagne a besoin d’argent de l’Europe pour sauver ces banques.
Face à cette situation, pour éviter un plan à la grecque, l’Espagne doit donc rassurer ses partenaires. Jusqu’ici, Madrid jouait au chat et à la souris avec l’Allemagne d’Angela Merkel et avec Bruxelles (voir encadré).
Ces jours-ci, les choses sont beaucoup plus claires. L’Espagne reconnaît enfin qu’il y a urgence pour ses banques, que ses caisses d’épargne sont au bord de la banqueroute, et qu’il faut recapitaliser rapidement. Sinon la prime de risque va de nouveau s’accroître, et les investisseurs vont perdre toute confiance pour acheter de la dette espagnole.
Cette urgence, ce sont les euro-obligations pour le gouvernement Rajoy, des injections massives de capitaux dans le système bancaire espagnol. Madrid a déjà promis 23 milliards d’euros pour Bankia, sa quatrième banque qui a chuté. Mais on sait déjà que cela ne sera pas suffisant. On estime aujourd’hui que les banques espagnoles ont besoin d’une injection de 50 à 100 milliards d’euros, au plus vite, pour éviter la chute.
Les Européens sont par ailleurs ailleurs en contact avec le président américain Barack Obama, qui réclame un plan « immédiat » pour sortir de la crise. L’Espagne est invitée au sommet du G20 dans dix jours au Mexique.