Irlande: le «oui» au référendum pour le pacte budgétaire l’emporte avec 60% des voix

L’Irlande est le seul pays qui a choisi de soumettre au référendum les nouvelles règles de discipline budgétaire. La participation au scrutin de ce vendredi 1er juin a atteint 50% des inscrits. L'Irlande est le huitième Etat membre de l'Union européenne à ratifier ces nouvelles règles de discipline budgétaire. Le président de l’UE, Herman Van Rompuy, salue le résultat.

Les sondages ne se sont pas trompés. Près de la moitié des 3,1 millions d’électeurs irlandais se sont présentés aux urnes et ont approuvé à 60,3% le pacte européen de discipline budgétaire. Le président de l’UE, Herman Van Rompuy, a salué la victoire du « oui » et a déclaré qu’il s’agit d’un pas important « vers la reprise et la stabilité ». Les autorités de Dublin se sont réjouies à leur tour de ce résultat qui « sera perçu à l’étranger comme un fort vote de confiance ».

L’Irlande est le seul pays européen qui a choisi de soumettre au référendum ce pacte qui prévoit le respect de la « règle d’or » sur l’équilibre des comptes, sous peine de sanctions. Les pays qui ratifient le pacte pourront obtenir des fonds de l’UE en cas de difficulté financière, via le Mécanisme européen de stabilité qui entrera en vigueur en juillet.

Le gouvernement a mis tout son poids dans la balance

Confrontée à une crise économique très dure, l’Irlande a déjà bénéficié, depuis la fin 2010, d’un plan de sauvetage de 85 milliards d’euros garanti par l’Union européenne et le Fonds monétaire international. Le gouvernement irlandais a mis tout son poids dans la balance en faveur du « oui ». La veille du scrutin, le Premier ministre Enda Kenny, du parti de centre-droit Fine Gael, avait encore rappelé qu’il s’agissait d’un vote « pour la stabilité et pour rétablir la confiance dans l’euro ».

Le Sinn Fein, parti nationaliste de gauche, a fait campagne pour le « non » au référendum, affirmant que le texte « inscrira l’austérité dans la Constitution de l’Irlande ». La situation économique de la Grèce a été souvent évoquée pendant la campagne pour le référendum. Même des partisans du « oui » ont manifesté de la sympathie pour les Grecs, à l’image de cette électrice de Dublin qui déclarait : « Je pense que les temps sont encore plus durs en Grèce et vous comprenez pourquoi ces gens sont en colère ».

Douze pays pour une entrée en vigueur

Le ressentiment contre la rigueur était bien présent chez certains Irlandais, partisans du « non ». Selon un conseiller politique du Sinn Fein, « des élections françaises aux élections grecques, les gens votent pour des partis anti-austérité. Vous ne pouvez décider de vous affamer vous-mêmes quand c’est déjà la famine ». Mais le choix du « oui » en Irlande a soulagé beaucoup d’hommes politiques en Europe. Alain Lamassoure, porte-parole de la délégation française du groupe conservateur au Parlement européen, a appelé le gouvernement français à prendre le même chemin, celui de la ratification du pacte budgétaire.

Après la Grèce, le Portugal, la Slovénie, la Roumanie, la Suède, le Danemark et la Lettonie, l'Irlande est le huitième Etat membre de l'Union européenne à ratifier ces nouvelles règles de discipline budgétaire. Signé par 25 des 27 pays membres, le pacte entrera en vigueur dès qu’il sera ratifié par 12 pays de la zone euro.

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