Froid, manipulateur, Anders Behring Breivik imagine manifestement pouvoir poser des conditions à la Cour. Il menace implicitement d’une procédure d’appel si les juges ne se conforment pas à ses souhaits.
Pour l’accusé, un verdict le reconnaissant malade mental invaliderait toute l’idéologie qu’il essaie de propager à l’occasion de son procès. Or, il semble tenir par-dessus tout à se présenter à un public aussi large que possible comme un croisé en lutte contre la diversité culturelle et contre ce qu’il appelle « l’invasion musulmane » en Europe. C’est pourquoi il refuse de plaider coupable, tout en reconnaissant les faits qui lui sont reprochés.
Si le tribunal l’estime responsable de ses actes, il risquera 21 ans de prison, peine qui pourrait être prolongée aussi longtemps qu’il sera jugé dangereux. Dans le cas contraire, c’est sans doute l’internement psychiatrique à vie qui l’attend. Mais Breivik préfère être qualifié de criminel que de voir ses idées reconnues officiellement comme folles. Même si, de toute façon, il ne recouvrera plus jamais la liberté.