Norvège: au seizième jour du procès d'Anders Behring Breivik, les rescapés racontent l'enfer

Une miraculée de la tuerie d'Utoeya raconte les cris de joie d'Anders Behring Breivik pendant le massacre et le désespoir des personnes présentes sur les lieux du crime. Ce 10 mai, la Norvège entame le 16e jour du procès du tueur de l'île d'Utoeya.

Avec notre correspondant à Oslo, Grégory Tervel

Tonje Brenna est formelle. La secrétaire générale du Parti des jeunes travaillistes (AUF) a affirmé à la barre avoir entendu des cris de joie alors qu’elle était allongée en bas d’une petite falaise et que les corps de ses camarades tombaient autour d’elle. Des cris, qui d’après elle, ne pouvaient venir que du tueur qui n’en finissait pas de tirer des coups de feu à ce moment-là. Anders Behring Breivik a secoué la tête en entendant ces paroles pour manifester son désaccord. L’accusé a affirmé il y a trois semaines n’avoir jamais souri ou éprouvé de la joie lors de son massacre sur l’île d’Utoeya. La question est d’importance dans le débat sur sa responsabilité pénale.

Anders Behring Breivik n’a manifesté aucune émotion au cours d’une journée qui n’en a pourtant pas manqué. Les rapports d’autopsie de douze nouvelles victimes ont été présentés dans la matinée avant les témoignages poignants de deux rescapés d’Utoeya qui ont cru à une mort certaine. Tous deux ont raconté ce qu’ils ont vu du massacre et leur souffrance psychologique dans les semaines et les mois qui ont suivi. Ils n’ont pas souhaité regarder leur bourreau qui, pour l’occasion était assis un rang derrière sa place habituelle. Une précaution visant à augmenter la distance avec les jeunes survivants et ainsi favoriser leur témoignage.

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