Allemagne: pour Angela Merkel, le pacte budgétaire reste non négociable

François Hollande est attendu mercredi 16 mai à Berlin pour s'entretenir avec Angela Merkel. Des discussions qui porteront essentiellement sur le pacte européen de stabilité budgétaire. Ce pacte à été signé pour la France par Nicolas Sarkozy. François Hollande a promis, durant sa campagne, de le renégocier avec ses partenaires européens. Une perspective qui n'est pas du goût de la chancelière allemande.

Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut

Angela Merkel a certes déclaré dans une conférence de presse ce lundi 7 mai qu’elle accueillerait François Hollande les bras ouverts. Mais pour reprendre le titre d’un journal allemand, les poches de la chancelière pour l’instant en tout cas, « restent fermées ».

Angela Merkel a rappelé que le pacte budgétaire était une bonne chose, et qu’il n’était pas négociable. Son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a estimé qu’il n’était pas possible, qu’après chaque élection en Europe, un gouvernement fraîchement élu remette en question un traité signé par son prédécesseur.

De possibles concessions

Angela Merkel a souligné que la croissance voulue par François Hollande lui tenait aussi à cœur. Mais c'est une question de vocabulaire : la chancelière rejette des plans de relance coûteux qui augmenteraient les dettes. Elle souhaite, au contraire, pour stimuler la croissance, des réformes de structure durables qui libéralisent les marchés et qui créent, à moyen terme, plus de compétitivité pour les économies européennes.

Malgré cette intransigeance affichée, des concessions sont possibles. Angela Merkel est en effet sous pression. D’abord en Europe, où elle est seule désormais à vouloir encore faire des économies, titre par exemple un quotidien allemand ce mardi matin.

A l’étranger, mais aussi en Allemagne, des économistes et pas seulement des inconnus, estiment que la rigueur seule constitue une impasse. Et puis la chancelière doit aussi obtenir en Allemagne pour faire adopter le pacte budgétaire au Parlement, le soutien de la gauche. Or, les sociaux-démocrates allemands soutiennent la ligne de François Hollande, pour l’introduction d’un volet croissance, qui viendrait s’ajouter au pacte budgétaire proprement dit, qui a déjà été adopté.

Partager :