Avec notre correspondante à Athènes, Corinne Valois
« Dimanche, le bleu de la Grèce sera élevé très haut. Agitez dès maintenant vos drapeaux ». Dans son costume bleu marine, une cravate unie bleue assortie, le leader du parti conservateur de la Nouvelle démocratie, Antonis Samaras, a prononcé son discours central de clôture de campagne du haut d’une tribune, en plein air, installée devant les colonnes grecques de l’entrée du majestueux palais néoclassique du Zappéion au centre d’Athènes. Là même où il y a un peu plus de trente ans a été signé le Traité d’adhésion de la Grèce à l’Europe.
Antonis Samaras a beaucoup joué sur le symbolisme patriotique. Le but : tenter de convaincre les nombreux électeurs encore indécis de voter pour les candidats du parti conservateur. Il a ajouté qu'il demandait « de gouverner seul avec un mandat fort au nom de la stabilité politique », et non plus en alliance avec les socialistes du Pasok, avec qui son parti forme pour l'instant une coalition forcée.
La Nouvelle démocratie est toujours en tête des intentions de vote mais n’est pas assurée d’obtenir la majorité absolue de sièges au Parlement. Les instituts de sondage ont beaucoup de mal à donner de réelles tendances, car 25% des électeurs se disent encore indécis.
La politique d'austérité en cause
Ils hésitent notamment entre d'un côté, l'un des deux grands partis traditionnels, ou un « front de refus » de la politique d'austérité qui comprend, sans aucune alliance, des formations d'extrême gauche à l'extrême droite. Or le gouvernement qui se formera après les élections devra poursuivre la politique d'austérité s'il veut continuer à obtenir l'aide du FMI (Fonds monétaire international) et de l'Union européenne. Le but est de poursuivre les réformes mises en place depuis l'automne 2011 par le gouvernement du technocrate Lucas Papademos, qui a effacé pour 105 milliards d'euros de créances auprès des banques privées et débloquant un deuxième volet de prêts UE-FMI, de 130 milliards, après celui de 110 milliards accordé en 2010.
Jeudi, Antonis Samaras a également lancé un ultime appel à « isoler les nazis », le parti néo-nazi Aube dorée, lequel est crédité dans les sondages de 5% des intentions
de vote. S'il atteignait ce score, il pourrait pour la première fois de l'histoire, entrer au Parlement grec.