Ce procès était unique en son genre. Il s'agissait de la première comparution d'un responsable politique après la crise financière de 2008. Geir Haarde répondait de son inaction lors de l'effondrement du secteur bancaire islandais. L'implosion de ces banques avait plongé l'Islande dans une profonde récession nécessitant l'intervention du Fonds monétaire international.
La couronne islandaise avait été fortement dévaluée, mais le pays a aujourd'hui renoué avec une croissance supérieure à 3%. Le Premier ministre de l'époque aurait du réguler un secteur bancaire hypertrophié et s'assurer que les comptes détenus en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas étaient délégués à des filiales dans ces pays.
Geir Haarde n'a finalement été reconnu coupable que d'un seul chef d'accusation : ne pas avoir convoqué de réunion ministérielle le moment venu pour discuter de la situation. Son avocat avait plaidé l'impossibilité de le tenir pour responsable de fautes commises par d'autres, rejetant élégamment la responsabilité de la crise sur le ministre du Commerce de l'époque.