Il s’agit d’une étude indiquant combien de temps il est possible d’espérer vivre sans incapacité. En France, par exemple, la femme a une espérance de vie plus longue que dans les autres pays européens.
Pour autant, ces dernières années, si l’on considère parallèlement la qualité de vie et la longévité, elle a même régressé. C’est ainsi que l’on peut porter un autre regard sur les chiffres concernant certains autres pays voisins comme la Bulgarie. Les femmes y ont une espérance de vie plus courte mais les chiffres ont atteint leur maximum en terme qualitatif en 2010.
Autre exemple, le Danemark : l’espérance de vie augmente de façon relativement lente par rapport à d’autres pays d’Europe de l’Ouest mais si on y ajoute la qualité de vie, les chiffres remontent. Autrement dit, les personnes vivent de plus en plus longtemps, une progression constatée chaque année, et bénéficient d’un allongement de la vie sans incapacité.
A l’inverse dans le sud de l’Europe, l’espérance de vie augmente alors que la qualité de vie, elle, régresse. C’est le cas en Italie, en France ou en Espagne. En ce qui concerne ce dernier pays, les épidémiologistes enregistrent même une diminution de l’espérance de vie sans incapacité, soit une accumulation des années vécues avec de l’incapacité.
L’allongement de la durée de vie doit-il correspondre à la durée de vie au travail ?
C’est une inquiétude qui questionne de nombreuses personnes depuis longtemps. Les gens vivent de plus en plus longtemps, et mathématiquement la population est de plus en plus âgée, voire très âgée. Le financement de la sécurité sociale, le paiement des pensions ou autres sujets de société restent des priorités pour beaucoup.
Vivre en moyenne au-delà de 85 ans était inimaginable il y a une vingtaine d’années pour une Française. Pour autant, vivre aussi longtemps ne génère pas que du bonheur car les années à vivre ne doivent pas être associées à de la misère ou de l’incapacité.
Au fil des années, les équilibres de la société doivent être pérennes, la question peut alors être : doit-on allonger la durée de vie du travail ? C’est-à-dire prendre sa retraite plus tard, en fonction de résultats destinés à rassurer en matière de santé publique.
Ces résultats présentent des situations très contrastées quand on met en parallèle des données quantitatives et qualitatives. L’ESVI, l'espérance de vie sans incapacité, est calculée annuellement pour tous les pays de l’Union européenne mais c’est la première fois qu’une coordination de ces données est ainsi présentée. Elle devrait permettre, au fil des années, une analyse plus fine des conclusions.