Avec notre correspondante à Barcelone, Martine Pouchard
Les absences du roi sont fréquentes, seuls les membres du gouvernement doivent être en permanence informés de ses faits et gestes. Pour le reste, au-delà de sa personne, jamais ou peu critiquée, il est vrai que le voyage du souverain pour chasser l’éléphant au Botswana en période de crise fait désordre.
Le roi est tombé très tôt vendredi matin en ratant une marche dans sa salle de bain dans une résidence au Botswana. Il a été rapatrié en Espagne pour être opéré d’une fracture du col du fémur. Il a 74 ans .
Que le roi d’Espagne ait une vie privée assez bien protégée, tous les Espagnols le savent et l’acceptent. Depuis longtemps, c’est un secret de polichinelle, le roi a, semble-t-il, un jardin secret dont il n’ouvre pas facilement les portes. Mais cette fois-ci, après le scandale qui touche son gendre Iñaki Urdangarin, soupçonné d'avoir détourné des fonds pour échapper au fisc, cet accident et surtout ses circonstances ont choqué.
Le roi, comme tous les Bourbons, est un chasseur invétéré. Mais de là, au plus fort de la crise, alors que les Espagnols se serrent la ceinture, à partir à la chasse et en plus, à l’éléphant , il y a un pas de trop qui a été franchi.
Le voyage n’était pas à la charge du contribuable. Le déplacement a eu lieu en avion privé, et la chasse était organisée par un groupe d’amis. Mais tout de même, constatent les éditorialistes, il y a là dans le comportement du monarque un certaine désinvolture criticable.
Quant aux amis des animaux, ils sont outrés même si, le précise la presse, il s’agit d’une chasse sous contrôle et qui préserve l’équilibre de la réserve. Un faux pas qui, pour autant, ne remet pas en cause la monarchie.