La démission surprise et stratégique du président serbe Boris Tadic

Le président serbe Boris Tadic a annoncé ce 4 avril sa démission, sept mois avant la fin de son mandat, permettant ainsi la tenue d'élections générales le 6 mai. Sa démarche a été décriée même par certains de ses alliés, mais elle lui permet de mieux épauler son parti, le Parti démocratique (DS), dans ces scrutins.

Avec notre correspondant à Belgrade, Laurent Rouy

Le président serbe Boris Tadic raccourcit son mandat de presque 7 mois dans le but d’organiser la prochaine élection présidentielle, en même temps que les consultations législatives et locales qui étaient prévues de longue date.

Officiellement, il s’agit de doter la Serbie de toutes ses institutions au plus vite. Autre but, continuer sans attendre les réformes nécessaires à l’entrée dans l’Union européenne. Il est vrai que traditionnellement la Serbie met plusieurs mois à former son gouvernement après les législatives et, si la présidentielle a lieu en même temps, le processus pourrait s’en trouver accéléré.

D’un point de vue politique, Boris Tadic, seul à avoir une vraie stature de président par rapport aux autres candidats, pourrait inciter les électeurs à voter pour son parti, le Parti démocratique (DS), au niveau parlementaire et local.

Enfin d’un point de vue tactique, Boris Tadic impose une campagne courte à ses adversaires, ce qui là encore va avantager sa candidature.
 

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