A Berlin, cérémonie en hommage aux victimes d’un groupe néo-nazi clandestin

Il y a trois mois, l’annonce qu’un groupe néo-nazi clandestin avait tué des étrangers à travers l’Allemagne durant plusieurs années avait secoué le pays. Depuis, la justice mène l’enquête. Mais au-delà, la responsabilité et les défaillances des autorités sont en cause. C’est ce qu’ont tenu à rappeler les proches des victimes lors d’une cérémonie d'hommage jeudi 23 février 2012.

Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut

« Je demande pardon aux parents des victimes soupçonnés à tort d’être impliqués dans ces crimes ». Angela Merkel, la chancelière allemande, s’est inclinée devant la mémoire des personnes tuées entre l'an 2000 et 2007 par une cellule terroriste néo-nazie, avant de présenter ses excuses aux familles. Un geste très attendu.

Une douleur que Semiya Semisek, dont le père turc fut le premier à être tué, souligne dans un témoignage poignant : « Pendant onze ans, nous n’avons pas pu dire que nous étions des victimes ». Un père a rappelé, très ému, comment son fils (qui tenait un café internet) était mort dans ses bras. Il a rejeté toute aide matérielle, mais a demandé que la justice fasse son travail, que la rue où son fils a été tué porte son nom et qu’un prix soit créé à la mémoire des victimes.

Au-delà de la cérémonie à laquelle assistaient des personnalités et des proches des victimes, une minute de silence a eu lieu dans tout le pays à 12 heures. A Berlin, les transports en commun se sont arrêtés. A Stuttgart, les chaînes de montage ont été interrompues chez Porsche et Daimler.

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