Grèce: la crise économique bouleverse l’échiquier politique

Les Grecs manifestent à nouveau ce mercredi 22 février, à l'appel des deux centrales syndicales du public et du privé. Si les dirigeants européens considèrent qu'Athènes a été une nouvelle fois sauvée de la faillite, les Grecs, eux, voient surtout leur pays s'enfoncer dans une récession sans précédent. A l'exception des députés qui ont voté le dernier programme d'austérité, plus personne ne soutient ces mesures prônées par Bruxelles et le FMI. Une situation qui est en train de modifier en profondeur l'échiquier politique grec.

Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot

La gauche grecque a le vent en poupe. Depuis que les deux partis au gouvernement, Pasok et Nouvelle démocratie se sont engagés sur la voie d'un nouveau plan d'austérité, la gauche radicale du Syriza, le Parti communiste, et la formation dite « Gauche démocratique » n'ont jamais été aussi hauts dans les sondages.

A eux trois, ils remporteraient près de 40 % des voix si des élections étaient organisées en ce moment. Sans parler de la gauche extraparlementaire, comme le petit parti Antarsya, qui gagne du terrain et que l'on retrouve dans toutes les manifestations anti-austérité. Il prône l'effacement pur et simple de la dette grecque.

De son côté, l'extrême-droite du Laos ne profite pas pour l'instant du mécontentement. Elle paye le prix de sa participation au gouvernement pendant les trois premiers mois de la coalition. Son retournement de veste in extremis n'a pas encore convaincu.

Mais ces turbulences risquent aussi de faire des émules du côté des abstentionnistes. Près de 30 % des électeurs ne savent pas pour qui voter. Et le discours que l'on entend au quotidien dans les rues d'Athènes se radicalise. Les Grecs se sentent humiliés et victimes d'une énorme injustice. L'attitude de plus en plus autoritaire de la police dans les manifestations risque fort de continuer à faire bouillir la marmite.

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