Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
« Le fascisme ne passera pas… A bas les nazillons », scandent les manifestants. Ils sont quelques centaines, 500, tout au plus dans le centre de Moscou. Rien à voir avec les grands rassemblements de l’opposition du mois dernier et leurs dizaines de milliers de participants. Pourtant pour le défenseur des droits de l’homme Lev Ponomarev, cette manifestation en hommage aux victimes des ultra-nationalistes est très différente de celle de l’année dernière : « En un an, on a eu beaucoup de changements en Russie. La société civile est entrée en action. Mais ces temps de troubles, d’un côté, c’est bien, parce qu’il peut aboutir à la démocratie, mais d’un autre côté, il y a le danger que les nationalistes extrémistes soient portés au pouvoir par cette vague instable. Et ces jeunes antifascistes que vous voyez, ce sont des sortes de chiens de garde, pour que les fascistes russes n’accèdent pas au pouvoir ».
De nombreuses personnes arborent un ruban blanc, devenu le symbole des grandes manifestations de l’opposition. Sofia a participé aux rassemblements de décembre et elle ira à celui du 4 février, bien qu’elle soit gênée par la présence de nationalistes dans ces manifestations : « J'estime qu'ils utilisent simplement ce mouvement pour leur propres objectifs et c'est même possible qu'ils soient manipulés. Je pense que le nationalisme c'est la conséquence directe du système Poutine ».
Vladimir Poutine qui a fait savoir que le prochain article qu'il publierait dans le cadre de la campagne présidentielle, porterait justement sur la question nationale.