Après leur démonstration réussie du 24 décembre, les opposants s'interrogent sur plusieurs options : fonder un nouveau mouvement, un nouveau parti, tenter de dialoguer avec le pouvoir et comment poursuivre la mobilisation. Hier, samedi, depuis la tribune mise en place pour la manifestation, l’écrivain Boris Akounine a proposé de fonder un mouvement, qui serait baptisé « La Russie honnête ». Un autre participant a annoncé la création d’une union des électeurs.
Pour sa part, l’ancien ministre des Finances, Alexeï Koudrine, qui a pris ses distances avec le Kremlin, a, quant à lui plaidé pour un dialogue entre le pouvoir et l’opposition, faute de quoi, estime-t-il, ce sera la « révolution ». A l’issue de la manifestation, les participants ont adopté une résolution en six points qui demande notamment l’annulation du résultat des élections, le limogeage du président de la Commission électorale centrale (CEC) Vladimir Tchourov, la convocation de nouvelles élections et un appel à ne pas voter Poutine lors de l'élection présidentielle du 4 mars 2012.
Le pouvoir a-t-il réagi après cette nouvelle manifestation ?
Ni le président Dmitri Medvedev, ni le Premier ministre Vladimir Poutine n’ont encore réagi publiquement à cette nouvelle démonstration de force. Toutefois, hier en milieu de journée, la porte-parole du Kremlin a annoncé que la procédure simplifiée d’enregistrement des partis d’opposition allait entrer en vigueur rapidement. Le projet de loi a déjà été transmis au Parlement.
Les manifestants, eux, entendent maintenir la pression pour obtenir d’autres avancées et prévoient de se réunir à nouveau après les fêtes du Nouvel An et de Noël, qui s’achèvent en Russie à la mi-janvier. L’un des dirigeants les plus en vue du mouvement de contestation, le blogueur anti-corruption Alexeï Navalny a promis un million de personnes dans les rues de Moscou pour la prochaine manifestation.