L'intransigeance de la chancelière allemande à imposer une discipline budgétaire sans faille aux autres pays européens lui attire bien des critiques en Europe. Mais pas seulement. En Allemagne aussi son refus d'instaurer des euro-obligations pour soulager les pays en difficulté suscite la désapprobation.
Selon l'ancien chancelier social-démocrate Helmut Schmidt, son attitude est néfaste à l'Allemagne elle-même parce qu'elle l'isole en Europe. Le commissaire européen allemand Günther Oettinger, qui appartient pourtant à la CDU, la formation politique d'Angela Merkel, s'est lui aussi prononcé en faveur d'euro-obligations pour mutualiser la dette.
L'idée que ces euro-obligations sont indispensables pour éviter la faillite de la zone euro est désormais majoritaire en Europe et le président de la commission européenne José Manuel Barroso y est également favorable.
En revanche, dans son pays la chancelière peut encore se prévaloir du large soutien de son parti et de l'opinion publique allemande. Mais combien de temps pourra-t-elle encore résister à la pression ? s'interrogeait le quotidien allemand Die Welt.