Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Le retour dans le privé de Northern Rock a une résonance particulière au Royaume Uni. Cette banque, qui s’est subitement effondrée il y a quatre ans, est restée un symbole de la crise financière de 2007-2008. Beaucoup se demandent donc pourquoi le gouvernement a tenu à vendre sa partie saine à Virgin Money alors qu’une nouvelle crise menace, cette fois émanant de la zone euro.
Le ministre de l’Economie Georges Osborne répond que cette privatisation est une première étape importante pour que le contribuable britannique ne soit plus impliqué dans le secteur bancaire. « C’est une bonne affaire », assure-t-il, qui va accroître le choix offert au consommateur et garantir l’emploi dans le nord-est puisque Virgin Money, propriété de l’homme d’affaire Richard Branson, s’est engagé à maintenir le siège à Newcastle et à ce qu’il n’y ait pas de nouveau licenciement pendant au moins trois ans.
Malgré tout l’Etat va récupérer moins que ce qu’il avait injecté pour sauver la banque. Il recevra environ 875 millions d’euros alors qu’il en avait injecté plus d’1,6 milliard. Mais la reprivatisation du secteur bancaire britannique est loin d’être achevée, l’Etat détient encore 83% de RBS (Royal Bank of Scotland) et 41% de Lloyds.