Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Mario Monti accepte donc de diriger l’Italie, une charge aussi lourde que délicate actuellement, car il a obtenu deux garanties fondamentales. Premièrement, il a le soutien des partis de gauche, de centre et de droite à l’exception de la Ligue du Nord dont l’électorat réclame encore des législatives anticipées ; deuxièmement il a le feu vert pour gouverner jusqu’à l’échéance naturelle de la législature fixée au printemps 2013.
Et c’est apparemment bien parti, puisque les amis de Sylvio Berlusconi ne souhaitent pas barrer la route du futur Premier ministre. Angelino Alfano, secrétaire général du Peuple de la liberté estime que, « si nous travaillons actuellement, et c’est la volonté de Sylvio Berlusconi, notre président, pour le bien de l’Italie et dans l’intérêt du pays, nous pensons que la tentative de Mario Monti sera un succès ».
Le gouvernement Monti sera un gouvernement composé essentiellement de technocrates. Le nouveau chef du gouvernement souhaitait intégrer au moins une personnalité politique issue du centre gauche et une autre issue du centre droit pour donner plus de solidité à son exécutif mais après de nouveaux entretiens cette nuit, il pourrait y avoir renoncé en raison des veto croisés du Parti démocrate et du Peuple de la liberté sur ce point.
Ce qui pourrait rendre sa tâche encore plus ardue, c’est qu’au fond, aucun des grands partis ne veut porter directement sur ses épaules la responsabilité des mesures impopulaires qui seront prises pour mettre en sécurité l’Italie d’abord, mais aussi bien sûr pour rassurer les marchés financiers et l’Europe.