La cybercriminalité au coeur de la conférence de Londres sur le cyberespace

Dans la capitale britannique, les plus grands noms de l’internet se retrouvent ce mardi 1er novembre. Lors de cette grand-messe du web, les quelque 900 participants vont notamment parler de cyber-terrorisme. Un phénomène qui inquiète de plus en plus le gouvernement britannique, lequel souhaite investir 745 millions d'euros pour y répondre.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

Les experts en sécurité informatique ont découvert, ces derniers temps, des attaques tous azimuts, à la fois contre le gouvernement, les entreprises et les particuliers : dans un article publié hier par le Times, Ian Loban, le chef du GCHQ, le grand centre d’écoute britannique, a ainsi révélé que ses services avaient déjoué, cet été, une attaque qu’il qualifie « de grande ampleur », visant le Foreign Office, c’est à dire le ministère des Affaires étrangères, ainsi que d’autres ministères.

Si Ian Logan n’en a pas dit plus, le chef de la diplomatie, William Hague, qui est à l’origine de cette grande conférence à Londres, a donné, lui, plus de détails sur une escroquerie concernant un million de coordonnées bancaires volées et vendues sur des sites illégaux pour moins d’un euro.

Les autorités s’inquiètent du développement rapide de ce véritable marché international de la criminalité en ligne, qui menace maintenant l’économie du pays, alors que les cyber-attaques se multiplient. Actuellement, les systèmes informatiques gouvernementaux subissent plus de 600 attaques chaque jour, et c’est pour cela que William Hague veut une action collective et internationale.

Londres constitue un cyber-armement

En réponse, Le Royaume-Uni va investir 745 millions d’euros dans la prévention de ces actes malveillants dans les quatre prochaines années. Les autorités britanniques ont aussi décidé de développer un programme de cyber-armement, pour non seulement se défendre, mais aussi répliquer, face à des organisations ou même des Etats.

En février dernier, William Hague avait d’ailleurs révélé au cours d’une conférence sur la sécurité à Munich, que le Foreign Office avait déjà réussi à repousser une cyber-attaque émanant de services secrets hostiles. La presse britannique avait alors affirmé qu’il s’agissait des renseignements chinois.

Vers un débat international

Le gouvernement qui a invité les représentants de soixante pays, et les principaux acteurs du web, veut lancer un débat international sur la question. Le Royaume-Uni insiste sur le fait qu’il n’a pas pour ambition de parvenir à un traité ou à une nouvelle législation, en particulier en matière de sécurité internationale, mais il espère au moins élaborer une plateforme commune, sur ce que l’on peut considérer comme un comportement acceptable dans le cyber-espace.

Néanmoins, certains commentateurs sont sceptiques sur les chances de réussite de cette conférence, tant les intérêts de l’Europe et des Etats-Unis, ou de la Russie et de la Chine, par exemple, sont opposés, notamment en matière de liberté d’expression en ligne.

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