Ramiz Alia était l'artisan de la transition, le dernier président communiste, le premier d'une Albanie démocratique. C'est après la Seconde Guerre mondiale qu'il gravit tous les échelons du parti communiste. A l'époque, Enver Hodja dirige le parti -tout comme son pays- d'une main de fer. L'isolation est totale, l'adhésion au stalinisme sans faille.
Avant de mourir, en 1985, le dictateur désigne son fidèle ami Ramiz Alia comme successeur. La fin de la Guerre froide est proche, Alia commence alors prudemment à réformer. Mais pour les Albanais en quête de liberté, franchir les barbelés aux frontières reste toujours impossible.
Les choses changent à partir de l'été 1990: Ramiz Alia permet le départ de milliers d'Albanais qui ont pris d'assaut les ambassades étrangères à Tirana. Son régime s'écroule en décembre de la même année. Le parti de Ramiz Alia remporte les premières élections pluralistes en 1991, mais un an plus tard, un raz-de-marée électoral portera l'opposant Sali Berisha au pouvoir. Ramiz Alia sera accusé de crimes contre l'humanité, mais en 1997, la justice abandonnera les charges.