Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
En clôture d’un congrès conservateur qui aura été dominé par la crise dans la zone euro, David Cameron s’est livré à un exercice difficile : le Premier ministre a voulu à la fois regonfler le moral du pays, appelant les Britanniques à adopter une attitude « de gagnants », tout en admettant que l’économie du pays - quasiment à l’arrêt - ne se redresserait pas de sitôt.
Pour lui, « la seule manière de sortir d’une crise de la dette, c'est de s'attaquer à cette dette, cela signifie pour les gouvernements, partout dans le monde, qu'il faut couper leurs dépenses et vivre selon leurs moyens ». David Cameron avait même d’abord prévu d’appeler les Britanniques à payer leurs dettes, mais devant le tollé provoqué par cette recommandation faite dans le brouillon de son discours et divulgué à la presse, le leader conservateur s’est empressé de modifier le passage, réaffirmant seulement mercredi que les ménages ont déjà commencé à repayer leurs cartes de crédit.
Mais au-delà de la méthode Coué, David Cameron n’a pas fait de grandes annonces politiques. Son objectif était de convaincre qu’il est le seul leader à la barre du gouvernement de coalition et qu’il a les épaules pour sortir le pays de la crise. Un message destiné aux Britanniques mais aussi à une frange de son parti qui l’accusent d’une politique économique incohérente et incapable pour l’instant de relancer la croissance.