En Tchétchénie, l'enquête sur le triple attentat se poursuit

L’enquête se poursuit au lendemain du triple attentat suicide survenu mardi 30 août dans la soirée à Grozny, la capitale tchétchène, et qui a fait neuf morts. C’est l’une des attaques les plus sanglantes dans cette république du Caucase russe. Une attaque qui rappelle que la situation y est loin d’être normalisée.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

La Tchétchénie n’est pas ce havre de paix au milieu d’un Caucase déchaîné que présente volontiers son président Ramzan Kadyrov.

Certes, l’insurrection islamiste y est un peu moins active que dans les républiques voisines du Daguestan et d’Ingouchie, mais les événements d’hier soir soulignent la fragilité de la situation.

Selon Alexandre Tcherkassov, spécialiste de la Tchétchénie à l’ONG Memorial, ce triple attentat commis en plein cœur de Grozny, près du Parlement, illustre le fait que les efforts des autorités pour normaliser la situation dans leur république restent vains. Et ce, malgré les milliards de roubles injectés par Moscou. Il montre également que le maquis fondamentaliste et terroriste existe toujours en Tchétchénie.

L'attaque a été soigneusement préparée. Une première explosion s'est produite quand des policiers ont tenté d'arrêter un suspect dans une rue de Grozny pour vérifier ses papiers d'identité. Il a alors activé la bombe qu'il portait sur lui. Lorsque des policiers et des badauds ont afflué, deux autres kamikazes ont actionné leurs ceintures d'explosifs, causant un véritable carnage.

Le président Medvedev a chargé le ministre de l’Intérieur Rachid Nourgaliev de mener une enquête minutieuse sur ce triple attentat. Les autorités tchétchènes disent avoir identifié deux des kamikazes, deux jeunes gens âgés de 21 et 22 ans. Elles affirment par ailleurs que d'autres attaques étaient en préparation pour le 1er septembre, le jour où les Tchétchènes fêtent, avec un peu de retard sur les autres musulmans, Ouraza baïram, marquant la fin du mois de ramadan.

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