Internet a vu le jour il y a 30 ans à peu près. Le réseau Facebook, lui, a tout juste dépassé l’âge de raison. Au départ, ce sont les étudiants de Harvard qui partageaient leurs infos sur ce réseau créé en 2004 par Mark Zuckerberg. Puis, le site internet va connaître un formidable essor dans de nombreux pays du monde, allant même jusqu’à se tailler une réputation phénoménale dans la naissance des révoltes du printemps 2011 dans les pays du monde arabe.
Alors comme le souligne un des amis de RFI sur le réseau social, « que d’enjeux sur le net ! ». Des enjeux commerciaux, certes : « Souvent les pubs qui défilent ont un rapport, soit avec mes publications sur le mur, soit avec des mails perso que j’échange » note SoulJazz. Pour les Etats, des enjeux sécuritaires : Facebook est « déjà utilisé par la police » explique un ami de RFI. Un autre participant à la discussion souligne le formidable vivier que représente les réseaux sociaux pour la cyber-criminalité : « notre sécurité est en danger. Une fois que vous aimez, même les pirates peuvent fournir à vos détracteurs votre adresse ».
Bien des techniques existent pour attirer l’internaute peu scrupuleux, et certains y excellent (Voir l’article sur le roi du spam et de l’hameçonnage aux Etats-Unis). Mais finalement n’est-on pas déjà habitué à laisser ses empreintes un peu partout, comme le souligne Marie-Hélène , « Nous sommes observés depuis longtemps via nos achats par carte bancaire, nos cartes de fidélité, nos abonnements à des journaux, nos achats par internet ou par correspondance, certaines de nos communications téléphoniques avec nos portables, certains sondages et les mails que nous envoyons et recevons. Alors pourquoi tant de haine pour Facebook ?»
L'Allemagne en première ligne concernant la protection des données
Le Land de Schleswig-Holstein a le mérite de jeter le pavé dans la mare en interdisant le bouton «J'aime» aux sites internet de son territoire, sous peine d'une amende. Il y a un mois déjà, l’Allemagne et plus particulièrement la ville de Hambourg s’était émue dans un communiqué de l’essor de certaines techniques utilisées par Facebook et notamment celle de la reconnaissance faciale sur les photos partagées (Voir l’article Prise de tête sur Facebook).
Le pays, très tatillon sur les questions de données privées avait d’ailleurs freiné un autre géant d’Internet concernant le service « Google Street View » qui photographie rues, façades d’immeubles et maisons, mais également plaques de voitures et individus pas toujours floutés. Après des mois de polémique, Google a décidé de ne plus prendre de photos en Allemagne pour son application. Des internautes sur la page Facebook de RFI soulignent l’importance de ces questions et estiment que l’Allemagne essuie les plâtres pour tous les utilisateurs, même si celon certains, la suppression du fameux bouton « J’aime», ainsi que l’amende imposée aux sites internet qui ne l’enlèveraient pas, n’est pas une solution.
Etats d'âme et réseaux sociaux ne font pas bon ménage
Parce qu’« aimer », les utilisateurs de Facebook « aime » ca ! Ils n’ont pour certains « rien à cacher », ils « ne font rien de mal ». Même si précaution oblige, beaucoup d’entre eux conseillent gentiment aux novices de ne « jamais dire sur Facebook quelque chose de sensible, ni de faire de la politique ». Et si ces derniers temps, le système Facebook est souvent montré du doigt pour revoir certains de ses paramètres sans en tenir informé ses utilisateurs, le réseau social de Mark Zuckerberg semble tout de même sensibilisé à la notion confidentialité.
Parmi les modifications récentes, la visibilité de votre statut est plus clairement affichée et le taggage de vos photos n’est pas irrémédiable. Par ailleurs, le système de géolocalisation introduit en 2010 qui permettait de vous situer géographiquement disparaît en grande partie. Vous n'aurez donc plus la possiblité de voir en un clic où se trouve votre meilleure amie. Une navigation internet sous haute surveillance ? Vous ne pourrez plus dire qu'on ne vous avait pas prévenu.